L’église du hameau de Saint-Jean-d’Abbetot, situé sur la commune de La Cerlangue, est mentionnée dans une charte écrite vers 1050 et signée de Guillaume, duc de Normandie. Chœur et crypte sont classés dès 1840, la totalité de l’édifice en 1996.
Mille ans d’histoire
Raoul de Tancarville, chambellan du duc Guillaume, fait don du hameau d’Abbetot aux chanoines de Boscherville à l’occasion de la reconstruction de la collégiale de Saint-Georges de Boscherville. Dédiée à saint Jean, sa crypte aurait reçu de Bayeux les reliques du saint normand dont le culte est attesté à l’époque carolingienne. Ce patronage prestigieux explique la qualité architecturale de la petite église paroissiale. Depuis le 11e siècle, l’église de Saint-Jean-d’Abbetot a connu des modifications importantes : la nef reconstruite au 16e siècle fut remaniée au 18e siècle ; la tour dont les voûtes datent du 15e siècle fut également modifiée. Le plan allongé était probablement cruciforme à l’origine.
L'église de Saint-Jean-d'Abbetot en images
Sauvetage in extremis
En 1835, le conseil municipal d’Abbetot envisage de vendre l’église pour financer un logement d’instituteur. L’abbé Cochet, conscient de la valeur patrimoniale de l’édifice, engage avec la Commission départementale des antiquités une démarche de protection qui aboutit en 1840. La crypte, accessible uniquement par l’extérieur, comprend un vestibule situé sous la nef, une travée sous le clocher, une autre sous le chœur et une abside, le tout décoré de peintures murales.
Une passion pour l'archéologie
Le prêtre havrais Jean Benoît Désiré Cochet (1812-1875) s’est passionné dès l’âge de 18 ans pour l’archéologie dont il est l’un des fondateurs comme discipline scientifique en France.
Des peintures murales préservées
La nef de l’église de Saint-Jean-d’Abbetot est couverte d’une voûte en berceau en lambris de bois blanchi et aux entraits coupés. Datées des 13e et 14e siècles, des peintures murales couvrent la quasi-totalité des parties romanes de l’église et de la crypte. En 1855, elles ont bénéficié d’une importante restauration menée par le peintre Anatole Dauvergne. Aux côtés de deux scènes représentant saint Gilles, on trouve entre autres des scènes historiées, un Jugement dernier, la représentation de saintes, une charité de saint Martin ainsi qu’un Christ en majesté entouré des quatre évangélistes.
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