Patrimoine funéraire et religieux

Abbaye de Montivilliers

Montivilliers

Montivilliers doit sa prospérité à sa prestigieuse abbaye de femmes, une particularité parmi les nombreuses abbayes masculines de Normandie.

La naissance de la cité des abbesses

L’ancien Monasterii Villare, qui a donné son nom à la ville, fait partie des grandes fondations monastiques du 7e siècle dans la basse vallée de la Seine. Saint Philibert, fondateur de Jumièges, y établit en 684 le monastère féminin. Détruit par les Vikings en 850, il est restauré en 1035 par le duc de Normandie Robert le Magnifique qui, par une charte d’exemption, donne toute autorité à l’abbesse sur plusieurs villages, des terres, des moulins et le port d’Harfleur. Les revenus font prospérer l’abbaye qui entreprend dès la seconde moitié du 11e siècle l’édification de la grande église abbatiale. L’abbaye, dont la construction se poursuit jusqu’au 16e siècle, témoigne de l’évolution de l’architecture et de la sculpture normandes. Montivilliers mérite dès lors son surnom de cité des abbesses.

Monument historique

Le classement monument historique de l’église abbatiale date de 1862. Celui de l’abbaye est obtenu en 1992.

L'abbaye de Montivilliers en images

Abbaye de Montivilliers vue du ciel
© Droits réservés
Extérieur de l'abbaye de Montivilliers
© Eric Enjalbert
Toit de l'abbaye de Montivilliers
© Eric Enjalbert
Cloître de l'abbaye de Montivilliers
© Jacques Basile

L’essor économique jusqu’à la Révolution

Au 15e siècle, la population de la cité augmentant, la nef romane de l’église est élargie au nord par un vaste vaisseau de style gothique flamboyant. L’implantation des drapiers et des tanneurs le long de la Lézarde amène un commerce florissant au Moyen-Âge. Foires et marchés concurrencent alors les villes de Champagne et de Flandre. La ville et ses affaires se développent autour de la structure ecclésiastique. L’abbaye connaît encore un grand rayonnement du 16e au 18e siècle, notamment sous l’abbatiat de Louise de l’Hospital (1596-1643). Le pays de Caux étant enclin au protestantisme, Montivilliers est marquée par la Réforme et les guerres de religion. La Révolution française sonne la fin de la vie monastique en 1792. L’abbaye devient alors siège du District et de la Société populaire, prison et garnison. Au 19e siècle, elle abrite une filature de coton, puis une raffinerie de sucre et enfin une brasserie.

« J’ai vu d’ailleurs, depuis que je t’ai écrit, de magnifiques choses, le clocher roman de Montivilliers, la forêt de mâts du Havre, l’aiguille évidée d’Harfleur... »

Victor Hugo, En Voyage, tome II, 1836

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L’abbaye aujourd’hui

Depuis 1994, le logis de l’abbesse accueille la Bibliothèque Municipale Condorcet. Le reste des bâtiments, cloître, salle capitulaire du 11e siècle et les dortoirs et réfectoires des 13e et 16e siècles sont restaurés entre 1997 et 2000 et aménagés pour l’accueil des visiteurs. Expositions temporaires, visites guidées et animations permettent de découvrir les lieux tout au long de l’année.

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