Entre la plage et le centre-ville, le square Saint-Roch offre au visiteur une pause nature. Avant de devenir jardin public, le site vit se succéder un pré de santé et des cimetières.
Un site longtemps à l’écart
L’histoire du square Saint-Roch débute en 1587 lorsqu’un pré de santé est créé sur l’ancienne commune d’Ingouville. Sous Richelieu, il accueille les pestiférés, d’où le patronage de saint Roch. En 1626, il se dote de bâtiments et d’une chapelle dédiée à la Vierge. Laissé à l’abandon en 1669, il est racheté en 1772 par la municipalité qui le convertit en cimetière de 1783 à 1854.
Autrefois, un cimetière
En 1851, le cimetière Sainte-Marie est créé pour accueillir les sépultures des cimetières « intra-muros » dont Saint-Roch.
Un destin tourmenté
Le site devient un square en 1868, à l’occasion de l’exposition maritime internationale. Il comprend alors grottes et bassins ainsi qu’un aquarium démoli en 1891. Un kiosque s’installe vers 1900. Bombardé durant la seconde guerre mondiale, le jardin redevient cimetière provisoire. Remis en état à partir de 1946, il retrouve sa vocation de jardin public, le long de l’avenue Foch. Sa clôture en béton composée de claustras préfabriqués a été dessinée par l’Atelier Perret, à l’identique de celle qui entoure les jardins de l’Hôtel de Ville.
Le saviez-vous ?
Contemporaine de la tour François 1er, la pièce de ferronnerie du bassin est un ancien pot à feu (signal lumineux). La couronne a été ajoutée à l’occasion de la visite de Napoléon 1er en 1810.

Explosion végétale
Sur 2 ha, le square Saint-Roch possède un bassin et une roseraie (18 variétés). Le jardin à l’anglaise compte de multiples espèces de fleurs ainsi qu’une trentaine d’essences d’arbres, certaines exotiques : gingko biloba, arbre de Judée, tulipier de Virginie, cèdre de l’Atlas, albizzia, eucalyptus, oranger du Mexique, cerisier japonais, rhubarbes du Chili… Plusieurs sculptures rescapées des bombardements y ont trouvé refuge, telle l’Idylle rustique installée avant-guerre dans les jardins de l’Hôtel de Ville.
« Ensuite le cœur léger j’ai été voir un arbre. Pour cela il suffit de pousser la grille d’un beau square sur l’avenue Foch et de choisir sa victime et une chaise. […] Il était très beau et je n’ai pas craint de mettre ici ces deux renseignements précieux pour ma biographie : c’est à Burgos que j’ai compris ce que c’était une cathédrale et au Havre ce que c’était qu’un arbre. »
Jean-Paul SARTRE, Lettres au Castor, 9 octobre 1931, Gallimard, 1983
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