Pour reconstruire le centre-ville anéanti par les bombardements alliés des 5 et 6 septembre 1944, Auguste Perret s’appuie sur les principaux tracés d’avant-guerre. Il parvient à concilier l’objectif d’harmonie de son plan d’urbanisme avec une certaine diversité architecturale.
Un Triangle monumental
Deux trames régulières orthogonales définissent le plan d’urbanisme de la reconstruction : l’une s’appuie sur la rue de Paris, l’autre sur le boulevard François 1er. Reliés par l’avenue Foch, ces axes forment un « Triangle monumental », ponctué de trois ensembles monumentaux : l’hôtel de ville, la Porte Océane et le front de mer sud. Les trames sont constituées de près de 140 îlots orthogonaux dont la construction est confié à différents groupes d’architectes, majoritairement locaux, qui n’ont pas été des élèves de Perret. Ils respectent néanmoins le langage défini par l’Atelier de reconstruction et s’approprient, chacun à leur manière, les principes du Classicisme structurel. Ainsi, la diversité des expressions architecturales ne nuit pas à l’homogénéité et à l’harmonie de la composition d’ensemble qui contribue à la cohérence au paysage urbain.
Le saviez-vous ?
L’ensemble du patrimoine caractéristique du centre reconstruit est protégé par des règlements d’urbanisme depuis 1995. L’aire ainsi définie du « Site patrimonial remarquable » correspond au périmètre inscrit sur la Liste du patrimoine mondial par l’UNESCO en 2005.
La doyenne du Havre
Tracée dès la fondation du Havre en 1517, trait d’union entre cité et avant-port, la rue de Paris était l’artère principale du centre-ville. Perret y réhabilite l’activité commerçante en s’inspirant de la rue de Rivoli à Paris : les boutiques, en retrait sous les immeubles d’habitation, courent le long de galeries qui protègent le promeneur de la pluie et du vent. Les immeubles de même hauteur diffèrent les uns des autres par le traitement des colonnes, balcons, ouvertures ou claustras.
La rue de Paris en images
Les Champs-Élysées du Havre
Tracé en 1852 dans le prolongement du boulevard de Strasbourg pour relier la gare, l’hôtel de ville et le bord de mer, cette avenue se caractérisait par un habitat cossu typique du 19e siècle. À la Reconstruction, Perret ambitionne d’y créer « les Champs-Elysées du Havre ». Une succession d’îlots à l’architecture très soignée affirment le statut résidentiel de l'avenue Foch qui se distingue par son caractère arboré, sa composition ordonnée (allée piétonnière, stationnement, contre-allée et trottoirs) et ses dimensions généreuses (80 mètres de large pour 700 mètres de long).
L'avenue Foch en images
Les bas-reliefs
À l’initiative de la Coopérative de reconstruction François 1er et de l’association des Amis du Vieux Havre, des bas-reliefs ornent chaque immeuble. Ils rappellent les personnalités qui ont contribué à la gloire du Havre : artistes, écrivains, marins, fondateurs de la ville en 1517, industriels ou encore explorateurs.
Le boulevard rescapé
Tracé en 1864 à l’emplacement des anciennes fortifications, entièrement détruit en 1944, le boulevard François 1er assure une jonction oblique entre la rue de Paris et l’avenue Foch. Il est bordé d’un côté par le front rectiligne des immeubles d’habitation du quartier du Perrey, de l’autre par une série de places triangulaires dont l’une d’elles sert de parvis à l’église Saint-Joseph.
Le boulevard François 1er en images
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