Entre terre et mer : l’estuaire de la Seine

La Cerlangue, Saint-Vigor-d’Ymonville, Sandouville, Le Havre

Au Havre, la Seine achève sa course méandreuse vers la mer. Le paysage maritime de l’estuaire offre un paysage lumineux et composite : espaces naturels, sites historiques, activités industrielles et portuaires, habitat.

Un paysage en perpétuel mouvement

L’estuaire de la Seine ne cesse de changer au fil du temps. Très longtemps, le lit du fleuve est mobile et les hommes doivent se soumettre à l’estuaire sauvage. Au 19^e siècle, de grands travaux canalisent le fleuve et étendent par sédimentation les terres qui accueillent des pâturages puis la zone industrielle. Le développement économique et des infrastructures (ponts de Tancarville et de Normandie, Port 2000…) a modelé l’actuelle morphologie de l’estuaire de la Seine.

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Belvédère de Saint-Vigor d’Ymonville
Belvédère de Sandouville
Les Jardins suspendus du Havre
La Parabole d’Alexandre Moronnoz à Caucriauville

Estuaire de la Seine © Sébastien Lestrelin

Contrastes entre terre et mer

La transition est saisissante entre le fleuve domestiqué, bordé de falaises de craie, et la grande baie estuarienne, large de 6 km à son embouchure. Le Havre, premier port français de conteneurs, y côtoie des réserves naturelles dans un espace où les usages se mêlent : activités économiques, industrielles et portuaires, navigation, tourisme, agriculture, pêche, chasse… L’estuaire de la Seine propose une combinaison de sites historiques, de campagnes fertiles, de villes et d’industries, dans un paysage vivant, rythmé par les flux de navires et l’enjambement des ponts.

Une source d’inspiration artistique

La conjonction du fleuve et de la mer crée un vaste miroir pour le ciel, à l'origine d’effets de lumière féconds pour l’œil artistique. L’estuaire de la Seine entre Rouen, Le Havre et Honfleur, attire les artistes dès les années 1820 et s’impose comme un foyer artistique de première importance : les impressionnistes y révèlent ainsi un monde hybride aux effets de lumière changeants. Aujourd’hui, peintres, plasticiens, écrivains, photographes ou cinéastes continuent d’y puiser l’inspiration.

« Ils roulent sur la route au bas des falaises (…) enfin obliquent vers le fleuve, comme si happés par l’échancrure soudaine de l’espace, et maintenant c’est l’estuaire. (…) Ils arrivent enfin en vue du fleuve, largeur de ciel dingue, ils sont surpris, ont le souffle court, les pieds trempés, mais avancent vers la berge, approchent tout près du bord comme si aimantés, ne freinent que lorsque le pré commence à verser lentement dans l’eau. »

Maylis de Kérangal, Réparer les vivants, 2014