Quoique discrète et fragile, cette fortification est un précieux témoignage de la civilisation des Calètes, première vague de migrants celtes qui arrivent au 4e siècle avant notre ère en pays de Caux, auquel ils donnent leur nom.
Des Celtes aux Romains
Le terme d’oppidum est utilisé par Jules César pour désigner un type d’habitat fortifié datant de la fin de l’âge du fer (2e et 1er siècles avant notre ère). Généralement délimité par un talus surmonté d’un rempart de bois, l’ensemble était presque toujours implanté sur des lieux d’accès difficile. Leur fonction était plus économique et politique que défensive. Après la défaite gauloise d’Alesia (52 avant notre ère), les Calètes se soumettent aux Romains qui reprennent certains oppidums celtes à leur compte. Devenus fossés « romains », ils continuent souvent de prospérer.
Le saviez-vous ?
Pour créer le talus, qui est une élévation de terre, on creuse et on crée en même temps le talus et le fossé, dont on a extrait la terre.
Les fossés romains de Bénouville en images
Un témoignage rare
La fortification dite des fossés de Bénouville constitue la limite orientale d’un oppidum à cheval sur les communes d’Étretat et de Bénouville. Il forme un éperon barré, limité au nord par la falaise de craie littorale et au sud par la vallée de la Vévigne. À l’est, la partie ouverte sur le plateau est délimitée par un talus d’environ 300 m de long, élevé de 2 m par endroit, reliant la falaise à la vallée. L’absence de fouilles ne permet pas de dater la fortification, ni d’évoquer l’architecture précise du rempart. Le site est néanmoins décrit en 1864 par l’abbé Cochet dans son ouvrage Seine-Inférieure, historique et archéologique.
Oppidums
Les fossés de Bénouville sont l’un des deux oppidums celtes du Pays d’art et d’histoire, avec le camp de César à Sandouville.
L'abbé Cochet
Né à Sanvic, l’abbé Cochet (1812-1875) passe son enfance à Étretat où il se passionne pour l’archéologie. Ses fouilles lui assurent la reconnaissance de ses pairs et lui permettent de devenir en 1834 correspondant de la Commission départementales des Antiquités puis, en 1849, inspecteur des Monuments historiques. Il est l’un des fondateurs de l’archéologie comme discipline scientifique et une référence pour la Seine-Maritime. Un vitrail le représente dans l’église Notre-Dame de l’Assomption d’Étretat.
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