Patrimoine maritime et industriel

Abattoirs

Le Havre

Les anciens abattoirs sont l’unique exemple industriel havrais appliquant les principes architecturaux du classicisme structurel. Ils furent aussi parmi les plus modernes de leur temps.

Les abattoirs, une longue histoire

Depuis le 16e siècle, Le Havre est doté d’abattoirs. D’abord situés sur l’actuelle place du Vieux-Marché puis, au début du 19e siècle dans l’actuelle rue Paul-Doumer, ils migrent vers le quai de Saône au milieu du 19e siècle. L’urbanisation oblige à les délocaliser en 1893 au bout du boulevard de Graville, à proximité du quartier des Neiges : Léon David en est l’architecte. Sinistrés à plus de 50 % par les bombardements de septembre 1944, leur reconstruction est nécessaire.

Une cathédrale industrielle

La reconstruction débutée en 1953 se fait par tranches pour ne pas gêner l’exploitation. Le marché aux bestiaux est mis en service en mars 1957, les abattoirs en juin 1964. Le chantier est confié à Théo Sardnal (1898-1984), architecte spécialisé dans les équipements industriels et formé par Auguste Perret. Il met en œuvre le langage architectural moderne de son illustre professeur : structure poteau-poutre sur une trame de 8 m permettant la standardisation et la préfabrication des éléments, béton armé brut de décoffrage, calepinage soigné des panneaux de remplissage, pavés de verre… La halle monumentale du marché aux bestiaux est surnommée « la cathédrale » pour les immenses piliers qui la soutiennent et les verrières qui l’illuminent.

Les anciens abattoirs en images

Anciens abattoirs, Le Havre
© Philippe Bréard
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Des piliers évocateurs

La fonction du site est signalée à ses accès par des piliers ornés de têtes de bétail moulés : bœuf, porc et mouton.

Une ode à la modernité

Les nouveaux abattoirs doivent faciliter l’exploitation, rationaliser le processus d’abattage et assurer l’hygiène. Les animaux vivants arrivent au sud, les viandes sont évacuées au nord selon un sens unique de circulation depuis le marché aux bestiaux jusqu’aux ateliers d’abattage. Les ateliers sont mécanisés, des rampes servent au chargement et au déchargement, la surélévation des bâtiments rend plus aisés leur entretien et le contrôle des kilomètres de canalisations en sous-sol. Les toits en shed (dents de scie) munis de volets permettent l’aération. Les sols dallés et les murs recouverts de grès cérame facilitent le nettoyage. Les 10 000 m² de locaux sont desservis par trois voies d’accès et par une voie ferrée. Fermé en 1987, le site est aujourd’hui occupé par des entreprises sans lien avec l’usage initial.

Un modèle inspiré de la Suisse

L’abattoir horizontal de Lausanne a inspiré celui du Havre : circulation, simplicité, clarté.

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