Nice-Havrais

Sainte-Adresse

À l’aube du 20^e siècle, l’engouement d’un homme d’affaires parisien pour la situation géographique de Sainte-Adresse donne naissance à un quartier résidentiel entre rivage et falaise.

De la pêche aux bains de mer

Situé à la pointe extrême de l’estuaire de la Seine et du pays de Caux, le village de Sainte-Adresse occupe ce site exceptionnel depuis l’époque gallo-romaine. Peuplé de paysans et de pêcheurs, il attire dès le milieu du 19^e siècle un public sensible au calme de sa vallée verdoyante, à la beauté des ciels d’estuaire et à son bord de mer abrité par le cap de la Hève. La station se démocratise avec la ligne de chemin de fer Paris-Le Havre dès 1847.

Lieu de villégiature

En 1841, le journaliste Alphonse Karr « découvre » le charme du vallon et lance Sainte-Adresse comme lieu de villégiature, quelques années après avoir fait de même pour Étretat. Peintres, hommes de lettres, intelligentsia de l’époque viennent y séjourner.

Un rêve immobilier

En 1906, le promoteur immobilier Georges Dufayel achète des terrains exposés plein sud, au pied de la falaise de la Hève, pour y créer une station balnéaire : le Nice-Havrais. Cinq rues étagées et parallèles à la mer vont être reliées par cinq escaliers perpendiculaires, permettant l’accès rapide à la plage et à la digue-promenade d’un kilomètre. D’énormes travaux de viabilisation sont nécessaires pour créer cette ville dans la ville. Eau, gaz, électricité, téléphone et réseau d’égout sont mis en place pour permettre un développement architectural moderne.

D'où vient son appellation ?

Georges Dufayel justifie l’appellation Nice-Havrais par son exposition privilégiée permettant l’épanouissement d’une végétation méditerranéenne.

Le bout du monde et le Nice-havrais en images

Vue aérienne du Nice-Havrais à Sainte-Adresse
© Philippe Bréard

Parlement belge au Nice-Havrais, Sainte-Adresse
© Laurent Bréard

Nice-Havrais, Sainte-Adresse
© Philippe Bréard

Un patrimoine diversifié

À l’origine, 300 lots sont vendus, soit avec villa, soit nus. Le cahier des charges dicte d’élégantes façades et préconise le recours à un architecte. Il en résulte une grande variété de styles qui a continué de s’enrichir depuis : régionaliste anglo-normand, Art nouveau, Art déco, contemporain... Plusieurs édifices de prestige sont réalisés pour assurer l’essor du Nice-Havrais : Palais des Régates, Palais du Commerce, Hôtellerie. Point d’orgue du lotissement, l’immeuble du Nice-Havrais en est d’ailleurs le seul vestige suite aux bombardements de la seconde guerre mondiale.

Le saviez-vous ?

Devant l’immeuble du Nice-Havrais, une boîte aux lettres rouge offerte par le gouvernement belge commémore encore son exil ici durant la première guerre mondiale.