Batterie de Dollemard

Un dispositif stratégique

Bâtie à flanc du coteau entre 1892 et 1894, à 94 m au-dessus du niveau de la mer, la batterie de Dollemard était un site stratégique pour surveiller la baie de Seine. Bel exemple de batterie de défense, elle faisait partie d’un ensemble de ligne défensive côtière établi en complément des forts (Sainte-Adresse, Tourneville…). Le Havre devenu forteresse allemande sous l’Occupation, la batterie de Dollemard est intégrée au mur de l’Atlantique. L’ensemble remanié accueille la batterie côtière marine (MKB) équipé d’un canon anti-aérien (Flak) : une partie de cette installation est toujours visible. Les canons de Dollemard ayant été transférés sur le port en 1943, le site ne joue pas de rôle majeur durant l’opération Astonia qui permet la libération du Havre.

Une réhabilitation en zone sensible

La batterie de Dollemard perd sa fonction défensive après-guerre. Elle est utilisée par le 74^e régiment d’infanterie jusqu’à sa désaffectation militaire en 1978. Abîmé et menacé, le site est classé en 1992 puis réhabilité à partir de 1998 dans le cadre d’un chantier d’insertion par l’association REMEMBER.

La batterie est composée de deux zones :

• une partie haute qui s’étend sur 150 m pour les pièces d’artillerie ;
• une partie basse avec une vaste cour et un important souterrain abritant une soute à munition. Les vestiges d’un système de levage manuel pour remonter les obus à la surface, sur la falaise, sont toujours visibles dans cette soute.

Le Conservatoire du littoral acquiert le terrain en 2004 : la zone protégée, classée au titre de Zone spéciale de conservation Espace naturel sensible, est dotée d’une flore et d’une faune exceptionnelles (réseau Natura 2000 Littoral cauchois).