Auberge des Portugais

Harfleur

L’ancien établissement qui habite aujourd’hui le musée du Prieuré témoigne du passé de port royal de la cité jusqu’à la fondation du Havre. Son musée conserve des artefacts issus de fouilles archéologiques locales ainsi qu’une collection de mobilier domestique et d’outillage agricole.

Harfleur, berceau de l’estuaire

Depuis l’époque gallo-romaine, Harfleur (alors appelé Caracotinum) était un port majeur de la vallée de la Seine. Acquis par le roi Philippe le Hardi en 1281, il devient port royal et joue un rôle essentiel pour l’approvisionnement de Paris. En 1309, le roi Philippe le Bel octroie des privilèges aux marchands portugais, confirmés en 1341, leur permettant de posséder des hôtels et celliers pour entreposer leurs marchandises dans la ville. L’enjeu est de les empêcher de naviguer jusqu’à Rouen, dont les marchands étaient alors concurrents du roi.

Le saviez-vous ?

Face à l’envasement du port d’Harfleur, le roi François 1^er décide de fonder un port plus en aval, Le Havre, qui éclipse progressivement l’ancestrale cité portuaire.

Auberge des portugais, Harfleur — Auberge des portugais - Musée du Prieuré, à Harfleur © Philippe Bréard

Une auberge Renaissance

L’auberge des Portugais fut construite au 15^e siècle. Elle illustre aujourd’hui l’organisation du trafic maritime médiéval en vallée de Seine, les jeux de pouvoirs qui s’y jouaient et l’importance du port d’Harfleur dans les circuits des échanges. Destinée à accueillir les marchands de passage, elle est dotée d’une salle commune au rez-de-chaussée et de chambres à l’étage. L’architecture à encorbellement de la façade et sa galerie ouverte à l’italienne sont caractéristiques de la Renaissance. Les matériaux utilisés sont, quant à eux, typiques des constructions du pays de Caux : calcaire, silex, chêne.

À ne pas manquer

Un bouffon, une servante versant à boire, un ménestrel composent le décor des blochets supportant l'encorbellement de la galerie du premier étage.

D’auberge à musée

En 1944, un obus endommage la partie est de l’auberge des Portugais qui comportait un toit à croupe et qui a depuis été supprimé. En 1958, la Ville d’Harfleur acquiert le bâtiment, en restitue la façade et ouvre en 1983 le musée du Prieuré. Ses collections permanentes exposent le fruit des fouilles menées de 1962 à 2012 sur les sites du Mont-Cabert et des coteaux du Calvaire : amphores, céramiques, verreries d’importation, objets de parure ou mobilier attestent eux aussi de l’existence et de l’importance du port et de la ville depuis l’époque gallo-romaine.