Patrimoine militaire

Bunkers de La Poterie

La Poterie-Cap-d’Antifer

Le site du phare d’Antifer, occupé dès 1940, fut progressivement renforcé. Il s’insérait dans l’Atlantikwall, le mur de l’Atlantique de 4 000 km ordonné par Hitler, du Cap Nord en Norvège au Pays basque.

Des côtes fortifiées

L’entrée en guerre des États-Unis en 1941 fait craindre à Hitler un débarquement anglo-américain à l’ouest. L’échec du débarquement de Dieppe en août 1942 conduit les Allemands à porter leur effort sur les côtes du nord de la France et de la Belgique. Le maréchal Rommel, chargé du renforcement des défenses début 1944, dirige la construction en béton armé d’une ligne d'emplacements de tir abrités, le long des plages voire plus à l'intérieur. Cette ligne abritait des mitrailleuses, des armes anti-chars et de l'artillerie légère. Des usines souterraines, des pistes de décollages de fusées V1 et V2, des obstacles sur les plages ainsi que des stations de radars et d’écoute complètent ce dispositif complexe.

Information
Le saviez-vous ?

Sur les 15 000 blockhaus prévus, 8 000 sont réalisés.

Réquisitions locales

Pour réaliser au plus vite ce gigantesque chantier à l’échelle européenne, l’occupant met en place le système de préfabrication Todt, du nom de l’ingénieur ayant créé les autoroutes dans les années 1930. Les Allemands délèguent la construction aux entreprises locales. Au Havre, de grandes  entreprises du BTP, comme Thireau-Morel, participent à la construction du mur de l’Atlantique.
 

Un plan de construction

Fritz Todt élabora un catalogue détaillant les étapes de construction des 700 modèles différents de blockhaus. Quelque 17 millions de mètres cubes de béton furent utilisés.

Les blockaus de La Poterie-Cap-d'Antifer en images

Blockhaus de La Poterie
© Philippe Bréard
Entrée d'un blockhaus de La Poterie
© Philippe Bréard
Blockhaus de La Poterie
© Philippe Bréard
Bunker de La Poterie
© Philippe Bréard

Opération Biting

Le phare d’Antifer et son sémaphore sont occupés par la Marine allemande (Kriesgmarine) dès 1940 : il s’agit d’abord de petits postes de guets et de mitrailleuses, progressivement renforcés par une batterie anti-aérienne, des bunkers et des radars. Ces radars, au cœur des enjeux, font l’objet d’un coup de main réussi des commandos britanniques, l’opération Biting ou raid de Bruneval, en février 1942. L’armée allemande détruit le phare d’Antifer le 7 septembre 1944, à la veille de la libération de la pointe de Caux.

« La guerre sera gagnée ou perdue sur ces plages, nous n’avons qu’une seule chance de repousser l’ennemi et c’est quand il sera dans l’eau, barbotant et luttant pour venir à terre […]. La principale ligne de résistance sera ici. Toutes nos forces doivent se trouver le long de ces côtes. Croyez-moi, les premières 24 heures de l’invasion seront décisives. Pour les Alliés comme pour l’Allemagne ce sera le jour le plus long ».

Avertissement lancé par le Maréchal Rommel à son aide de camp Helmuth Lang, lors d'une tournée d'inspection des défenses du mur de l'Atlantique, avril 1944.

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