Abri chirurgical

Le Havre

Construit à partir de 1942, l’abri chirurgical rappelle que la population du Havre fut victime de très nombreux bombardements, dont les plus meurtriers en septembre 1944 précédent la Libération.

La Défense Passive s’organise

L’abri chirurgical de l’hôpital général est l’un des cinq abris prévus par la Défense Passive. À partir de 1939, le commandant Léopold Abadie, sous la responsabilité du maire Léon Meyer, organise le plan de protection de la population civile en 7 secteurs. Chacun comporte un poste de secours principal, plusieurs postes de secours auxiliaires, un service d’abris et tranchées, un service sanitaire, une police et un service des incendies. Le Dr Auguste Coty, responsable du service sanitaire, met au point le plan B de renforcement du dispositif médical havrais.

Le saviez-vous ?

Dès 1936, Léon Meyer fait publier un Guide familial pratique de la Défense Passive pour la population civile en cas de bombardements aériens.

Dortoir de l'abri chirurgical © Eric Levilly

Creusé dans la falaise

L’ancienne cave à cidre de l’hôpital général, transformée en abri chirurgical en 1940, ne pouvant soigner que 60 blessés, une extension s’avère indispensable. Face au manque de fer et de ciment, le maire Pierre Courant propose de creuser un nouvel abri dans la falaise, sous 10 m de craie. En forme de U, deux tunnels d’accès parallèles de 12 m mènent à une large galerie de 32 m percée de multiples alvéoles. Elles abritent des salles d’opération, de repas, de stockage des médicaments, une salle technique pour le groupe électrogène, des sanitaires, une cuve à eau ainsi que deux chambres équipées de lits superposés pour 75 blessés.

Création du Plan B

Le 12 septembre 1942, le plan B de la Défense Passive de l’agglomération havraise est créé pour un nombre de victimes supérieur à 100.

Plan B !

Le plan B entre en vigueur le 4 septembre 1944 à 16h30 : 53 médecins, au moins 110 membres des hospices et les membres de la Croix rouge œuvrent alors pour la Défense Passive. Les violents bombardements du 5 septembre font affluer les blessés vers l’abri chirurgical : plus de 300 personnes y sont soignées dans des conditions extrêmes. Après-guerre, l’abri désaffecté sert de stockage de matériel. Il est réhabilité avec l’accord du Groupe Hospitalier du Havre par les membres de l’association Mémoire et patrimoine Le Havre 39-45 qui en assure la valorisation depuis 1995.

Anecdote

Le 5 septembre 1944, un câble caché à l’armée allemande fut relié dans la nuit à un groupe électrogène de secours, situé à 150 m, pour faire fonctionner l’appareil de radiographie de l’abri.