Bâti sous Napoléon III, l’ouvrage de défense militaire a traversé les guerres jusqu’au milieu du 20e siècle. Son architecture et son histoire ont été valorisés lors de sa transformation en jardin botanique.
Une position stratégique
À partir de 1852, le démantèlement des fortifications qui protégeaient Le Havre bouleverse les moyens de surveillance militaire. À la place des enceintes, sont construits trois forts en ville haute. Le fort de Sainte-Adresse doit défendre la rade de toute incursion maritime anglaise. Sa construction par les officiers du Génie Duval et Lallemand s’étale, pour le gros-œuvre, de 1854 à 1858.
Son agencement
La forme carrée bastillonnée en forme d’éperon, les remparts et le fossé, la poudrière et les alvéoles s’inspirent du système imaginé par Vauban (1633-1707).
Le fort de Sainte-Adresse en images
Une vocation contrariée
En 1870, lorsque la France déclare la guerre à la Prusse, les fortifications havraises sont incomplètes et peu armées. Le fort de Sainte-Adresse est alors utilisé comme casernement. Dès 1880, l’évolution de l’artillerie rend le fort obsolète. En 1916, après l’envoi de ses pièces d’artillerie au front, il sert seulement de caserne et de dépôt.
Une double occupation
En 1942, la Wehrmacht aménage les défenses du fort de Sainte-Adresse, intégré au mur de l’Atlantique. Plusieurs bombardements et un siège de la Résistance sont nécessaires à sa neutralisation en septembre 1944. L’armée américaine y installe jusqu’en 1946 un centre de convalescence, le camp Home Run, qui accueillera jusqu’à 2 000 hommes.
À ne pas manquer
Dans l’ancienne poudrière devenue chapelle, le peintre décorateur Arthur Lenne, recruté par les Américains, peint une fresque de 12 m de haut, toujours visible aujourd’hui.
Une vocation retrouvée
De 1948 à 1979, le fort de Sainte-Adresse accueille un peloton de gendarmerie mobile, les services de mobilisation du 74e régiment d’infanterie puis un centre d’entraînement commando. L’armée française y cesse toute activité en 1979. En 2000, la Ville du Havre devient propriétaire avec l’objectif de rendre ce lieu unique aux Havrais. Depuis 2008, le fort de Sainte-Adresse s’est mué en Jardins suspendus, jardin botanique remarquable, fruit de la collaboration entre le paysagiste Samuel Craquelin, l’architecte Olivier Brissac et le botaniste Jean-Pierre Demoly. Le jardin botanique accueille aussi des événements culturels (festival Nuits Suspendues), des expositions et les oeuvres Sisyphus casemate d’Henrique Oliveira et Le Temps suspendu de Chevalvert.
Un festival de musique et des œuvres d'art contemporain
Le saviez-vous ?
La transformation du fort de Sainte-Adresse en jardin public avait déjà été envisagée entre-deux guerres par la municipalité de Léon Meyer.
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