Unique en son genre et omniprésent dans le triangle Dieppe - Rouen - Le Havre, le clos-masure forge l’identité du paysage rural cauchois.
Une organisation qui structure le pays de Caux
Attesté au 16e siècle, le clos-masure protège les fermes des vents littoraux. De quelques centaines de m² à une dizaine d’hectares, le clos-masure se caractérise par ses talus surmontés d’arbres de haut jet : ces « fossés cauchois » réduisent le ruissellement des eaux de pluie, limitant ainsi l’érosion des sols, ainsi que le vent jusqu’à 70 %, créant un microclimat propice aux cultures et à l’élevage. La succession des clos-masures, souvent à l’origine des villages, « boise » les grandes prairies agricoles et contribue à entretenir la biodiversité du pays de Caux.
Étymologie
Le terme clos-masure est utilisé pour la première fois par des géographes du 18e siècle. Traditionnellement, les Cauchois employaient plutôt le terme de « cour-masure ».
Un modèle de vie en autonomie
L’espace au cœur du clos-masure abrite ferme, étable, grange, four, pressoir à pommes, colombier… Dispersées pour limiter les risques d’incendie, les dépendances sont entourées de prés-vergers servant aussi de prairie pour l’élevage, souvent complétés par un potager. Indispensable, la mare est une source d’eau permanente pour les bêtes comme les habitants qui l’utilisent pour fabriquer le cidre.
Statut social
Les clos-masures disposant d’un colombier, d’une maison de maître ou d’un manoir témoignent du statut social élevé du propriétaire.
Un patrimoine à préserver
Le pays de Caux compte encore environ 900 clos-masures. Constitutifs de l’identité cauchoise, certains sont menacés par la transformation ou la disparition des exploitations agricoles. En 2013, le Département 76 a lancé une démarche d’inscription des clos-masures sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il propose aussi des aides financières pour la restauration de leurs bâtiments agricoles et la préservation de leur patrimoine naturel.
Patrimoine de l'humanité
La démarche d’inscription au patrimoine de l’humanité vise à distinguer une organisation unique au monde.
« La cour de ferme, enfermée pas les arbres, semblait dormir. […] Par-dessus le talus, on apercevait la campagne, une vaste plaine où poussaient les récoltes, avec des bouquets d’arbres par endroits, et, de place en place, des groupes de travailleurs lointains ».
Guy de Maupassant, « Histoire d’une fille de ferme », La maison Tellier, 1881
Le saviez-vous ?
Le clos-masure d’Épaville dispose d’une ferme pédagogique ouverte à la visite.
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