Colombier de Rouelles

Le Havre

Le colombier associé au manoir de la Bouteillerie témoigne, par son architecture et ses dimensions, de la richesse de ses anciens propriétaires. Situé dans l’actuel parc de Rouelles, il constitue un patrimoine remarquable.

Une propriété d’origine médiévale

Le colombier de Rouelles se dresse sur une ancienne propriété médiévale (fief de Haubert) rattachée dès le 14^e siècle au château des Ardennes situé au nord sur le plateau. L'association d’un château, d’un parc, d’une ferme et d’une forêt constitue un finage (étendue de juridiction) typique du paysage cauchois. En 1393, le fief devient propriété de la famille Le Bouteiller, d'où son nom actuel. En 1531, il passe dans la famille Le Roux. Robert Le Roux fait construire le pressoir à cidre (transformé en logis au 19^e siècle) et le colombier en 1631. Le site de la Bouteillerie comprend en outre un logis de ferme, une grange et une charreterie encore visibles aujourd'hui.

Signification

Les Romains introduisent en Gaule l'élevage des pigeons. Le « colombier » vient du latin columbus qui fait référence au pigeon domestique.

Le colombier, symbole de richesse

Le droit de colombier, de l'an 1 000 jusqu'à la Révolution française, est un privilège de la noblesse et du clergé. Il garantit de la viande et des œufs toute l'année ainsi qu’un engrais très prisé, la colombine. Emblématiques du Pays de Caux, les colombiers prennent des formes différentes selon le secteur géographique. La plus prestigieuse est celle d’une tour isolée, ou colombier à pied, comme celui de Rouelles daté de 1631. Ici, le nombre de boulins (nichoirs pour les couples de pigeons) s’élève à 2 748, illustrant l’importance du fief. La présence des armoiries du propriétaire et d’un rare cadran solaire contribuent au caractère très remarquable de l’édifice construit, comme l’ancien pressoir, de dés de silex noir assemblés à joints vifs et de chaînages de pierre.