Classé monument historique, l’édifice qui se distingue par sa tour beffroi haute de 72 mètres est encadré des Immeubles Sans Affectation Individuelle (ISAI) qui bordent la place. L’ensemble est aménagé comme une place royale avec ses édifices monumentaux, sa vaste esplanade et les perspectives d’axes majeurs. Il forme un des trois points d’ancrage du « Triangle monumental » du centre-ville reconstruit.
Classicisme et modernité
Inauguré le 14 juillet 1958, l’hôtel de ville est reconstruit quasiment à son emplacement d’avant-guerre. Auguste Perret y met en œuvre un nouvel ordre architectural adapté aux potentialités du béton armé qui sera qualifié de Classicisme structurel par l’historien de l’architecture Joseph Abram. L’édifice est l’aboutissement de recherches pointues sur le béton et de procédés alors innovants, comme les fondations en pieux préfabriqués battus en béton pour renforcer le sous-sol marécageux. Le Havre fait alors figure de laboratoire et de chantier d’expérimentation. L’hôtel de ville est le bâtiment le plus monumental réalisé dans le cadre de la Reconstruction française. L’architecte Pierre Colboc, lauréat du concours sur le thème « dialogue avec l’œuvre de Perret », conçoit en 1987 l’extension nord afin de répondre à l’accroissement des activités municipales.
De nombreux projets d'esquisses présentés
L’architecte Jacques Tournant, qui achève l’édifice après la mort de Perret, soumet une vingtaine de projets d’esquisses au conseil municipal avant de faire adopter la tour signal de 18 étages. L’une des esquisses est présentée à l’Appartement témoin.
L'Hôtel de ville en images
Le saviez-vous ?
Les derniers niveaux de la tour abritent une galerie ouverte et un espace pédagogique : la salle des cartes. La vue exceptionnelle sur la cité et son port permet de retracer cinq siècles d’histoire urbaine.
Un ensemble harmonieux
L’hôtel de ville se compose de deux parties distinctes :
- une tour beffroi de 72 m abritant des bureaux administratifs ;
- et un bâtiment horizontal de 92 m, souligné par une colonnade, comprenant les salons de réception et qui se termine, à l’est, par le Théâtre de l’hôtel de ville.
La place d’environ cinq hectares, qui était alors l’une des plus grandes d’Europe, exprime la générosité des espaces publics au Havre. Agrémentée de jardins et de plans d’eau, elle forme un contrepoint avec l’architecture des immeubles environnants. Ses clôtures en béton préfabriqué reprennent le motif du claustra que l’on retrouve notamment autour du square Saint-Roch.
Un décoration royale
La salle du conseil municipal est ornée d’une tapisserie de Jean Lurçat intitulée Le Feu et l’Eau (1958). La salamandre qui y est figurée rappelle l’emblème du roi-fondateur du Havre, François 1er dont une statue en bronze (1920) du sculpteur Alphonse Saladin occupe le hall d’honneur.
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