Cimetière monumental : Le Havre, le cimetière Sainte-Marie au Havre

Le Havre

Sur 18,4 ha, le cimetière béni en 1851 est planté de nombreux arbres qui en font un cimetière paysager remarquable et paisible. Ses plus de 20 000 tombes en font aussi un lieu de souvenir, de recueillement et de mémoire collective.

Une construction extra-muros

La décision de construire un grand cimetière extra-muros répond au souci hygiéniste de suppression des cimetières de centre-ville. En 1851, le cimetière Sainte-Marie est créé sur des terres agricoles dépendant de la ferme de Tous-Vents. En 1861, une chapelle est construite par Emile Platel, architecte de la ville. La ville du Havre procède à plusieurs agrandissements après expropriation de fermes, en 1875 puis de 1887 à 1915.

Des cimetières aux jardins

Les cimetières de centre-ville (Saint-Roch, Brindes, Sainte-Hélène, Saint-Michel…) sont supprimés les uns après les autres et souvent transformés en jardins publics. Les sépultures sont progressivement transférées au cimetière Sainte-Marie.

Inspiré du Père-Lachaise

Comme le Père-Lachaise, le cimetière Sainte-Marie s’inscrit pleinement dans la tendance des grands cimetières extra-muros initiée par le décret de 1804. La majeure partie du cimetière est desservie par des allées courbes ou en ellipse, bordées d’arbres, où s’élèvent monuments et chapelles funéraires. La répartition en sections, appelées divisions, reflète l’histoire et la diversité de la société d’une grande ville portuaire. De nombreuses personnalités locales – industriels, négociants, armateurs, syndicalistes, politiciens, mécènes - y sont enterrées : René Coty, Jules Siegfried, Jules Durand... Dans ce lieu de mémoire collective, carrés militaires et monuments commémoratifs renvoient également aux grands événements historiques.

Le cimetière Sainte-Marie en images

Cimetière Sainte-Marie, Le Havre
© Philippe Bréard

Reflet du statut social

Reflets du statut social, les monuments et chapelles traduisent le souci de l’homme du 19^e siècle de perpétuer son souvenir : sculptures, médaillons de bronze, vitraux funéraires ont constitué une source importante de commandes pour les artistes locaux.

Tourisme funéraire

La démarche actuelle de valorisation du site s’inscrit dans le concept de tourisme funéraire en vogue dès le 19^e siècle et, popularisé par les premiers guides touristiques. Dès l’époque romantique, les « jardins des Morts » sont un but de promenade apprécié, entre monuments et végétation. Lieu de biodiversité, Sainte-Marie est un cimetière paysager remarquable, planté d’essences diversifiées (marronniers, pins, hêtres pourpres, tulipiers de Virginie, séquoias, ifs, ginkgo biloba, cèdres...).

Visites guidées

Pour le découvrir, des visites sont régulièrement organisées par la direction des Espaces verts de la Ville du Havre et des parcours sont disponibles à la chapelle et en ligne :
balade-saintemarie.lehavre.fr